Proposition d'affaire pour La Bombe.

Clover Brooks.
Carl buvait son café comme à chaque début de journée. Mais ce matin, il avait un gout bien amer. Clover Brooks. Le nom de la jeune femme se répercutait dans la tête de l’homme de main et lui donnait des migraines. L’une de ses traditionnelles engueulades avec Joey c’était terminée ainsi : Tu fermes ta gueule Hyde et tu me ramène cette femme. Carl avait toujours eu l’habitude de faire divers boulots pour le Don. Toutefois, c’était la première fois qu’il devait … Comment dire … Fraterniser avec quelqu’un. Il se doutait bien que c’était uniquement pour le punir de ses dernières frasques avec des femmes. Le problème étant que la punition pouvait devenir plus sévère s’il ne parvenait pas à ses fins. Le Don était clair, il voulait La Bombe dans ses rangs. Il voulait aussi certainement emmerder son ami, qui avait besoin de se faire rappeler qui était le boss au sein des Montana.

Carl connaissait tout de même un minimum la principale intéressée. Elle était surtout responsable d’une grosse explosion qui avait probablement tué l’homme de sa vie. Ce détail donnait déjà l’impression à l’homme de main qu’il n’était pas la bonne personne pour approcher La Bombe. Une femme du clan Montana aurait certainement été une meilleure négociatrice. Hyde se disait que Joey avait probablement une envie malsaine de voir son ami se cogner la tête contre un mur. Ou de se faire exploser la cervelle par la jeune femme. Dans les deux cas, Carl Hyde était tout de même un homme orgueilleux pour qui la réussite était importante. Depuis quelques jours il avait entrepris d’aller manger dans le restaurant où Clover travaillait. Sans toutefois avoir une discussion avec elle autre que la cuisson désirée pour son steak. Aujourd’hui il était temps d’effectuer un premier pas dans sa direction. Il se rendit à son restaurant en soirée, s’installa à une table en sachant que la jeune femme terminait bientôt son shift.

-J’aimerais prendre un verre avec toi. Demanda-t-il du tac au tac après lui avoir simplement commandé un café. Ailleurs si possible, dans un bar par exemple. Celui que tu veux.

Toujours avec un ton sec et peu aimable. Bien fidèle à lui-même. Carl n’avait jamais été un grand acteur, lorsqu’il n’avait pas envie d’être à un endroit, comme en ce moment, son aura devenait plutôt méprisante. L’homme de main était toujours bien vêtu, un complet qui ne laissait pas voir grand bout de sa peau. Peu de gens connaissaient exactement son passé. La jeune femme devait simplement savoir qu’il avait tué violemment sa copine. Il espérait tout de même que si elle acceptait de prendre un verre, ce serait bien dans un endroit public. Il n’avait absolument aucune envie de se retrouver seul avec Clover. La soirée pourrait très bien se terminer en massacre. Sans éprouver de la peur, il y avait une certaine forme d'inquiétude qui se brassait au fond de son ventre.

Il attendit la réponse de la serveuse, son regard bien ancré dans les yeux de la femme.

Hyde ne la lâchait pas du regard. Bien qu’il n’eût nullement l’intention de lui en faire part, il avait toujours trouvé Clover très belle. Un très beau sourire, un beau visage, un beau corps et certainement bien d’autres beaux attraits. Elle était assurément trop explosive pour lui. De toute manière il fallait être tomber sur la tête pour avoir envie d’une partie de jambes en l’air avec lui. L’homme de main jouissait d’une longue réputation de violence envers les femmes derrière lui. Il se payait des prostituées par-ci par-là pour satisfaire ses besoins. Un frisson lui parcouru l’échine lorsqu’elle lui effleura l’épaule. Il fut tout de même surpris de l’entendre le « vouvoyer». Il avait surtout l’impression qu’elle voulait se moquer de lui. Il avala le fond de sa tasse de café d’une traite, se redressa et fut surpris du nouveau look. Toujours trop flamboyant pour lui, mais il ne pouvait pas dire qu’elle n’était pas mise en valeur.

Ils prirent place dans le taxi. Il l’observa mettre cette horrible perruque verte et il roula les yeux. Il mit une main sur la cuisse de la jeune femme en prenant soin de serrer légèrement plus fortement qu’à l’habitude. Simplement histoire de lui rappeler qu’elle n'aurait pas d’avance sur lui dans cette rencontre.
-L’utilité de la perruque c’est quoi? Nous allons simplement discuter. Dit-t-il d’un ton ferme.

Il venait toutefois de comprendre l’adresse que Clover venait de donner au chauffeur. Il referma davantage son emprise sur la cuisse de la jeune femme. Histoire qu’elle sente un peu sa colère elle aussi … Au niveau de la force, nous pouvons pratiquement être assuré qu’il lui laissera un petit souvenir de lui.

-Tu te moque de moi. Dit-t-il entre les dents. Et ce n’était pas vraiment une question. Tu n'avais absolument aucunement l'intention de discuter avec moi, je me trompe?

Le stripclub où elle l’amenait c’était le Pink Club. Le QG des Pussycats et aussi un merveilleux club interdit aux hommes. Certainement encore plus à un homme de main du clan des Montana et encore plus à un homme de main des Montana qui aimait bien foutre des coups aux femmes. Bref, Carl Hyde savait pertinemment qu’il n’était pas le bienvenu là-bas et que La Bombe l’avait emmené là simplement pour l’emmerder et/ou se débarrasser de lui. Elle avait très bien réussi son coup. La soirée n’avait pas encore commencé et il bouillonnait déjà de l’intérieur.

Carl laissa finalement la cuisse de Clover. Il avait simplement eu une petite envie de lui montrer qu’il avait une certaine poigne. Il ne fallait pas oublier que l’homme de main n’éprouvait aucun plaisir à se retrouver dans ce taxi en direction du club de striptease où il allait très certainement passer une très mauvaise soirée. La Bombe prit tout de même le temps de lui expliquer que c’était sans la perruque qu’elle était déguisée. Il comprenait simplement qu’elle préférait largement être folle qu’une femme ordinaire. Il avait peut-être tout intérêt à se calmer s’il ne voulait pas finir dans une explosion. Le genre de conseil qu’il oubliait rapidement. Il ne répondit pas lorsqu’elle lui demande de quoi il voulait discuter. Il pouvait bien commencer par lui payer quelques verres. La suite serait peut-être plus simple.

Le taxi s’immobilisa. Carl paya le chauffeur et sortit en gardant la porte ouverte pour Clover. Il ne manqua pas de la regarder pendant qu’elle était dos à lui. En fait, il eut une pensée sur le fait qu’elle était bien plus agréable lorsqu’elle ne parlait pas. Il eut presque un petit sourire à cette pensée. Hyde la laissa marcher devant et entrer dans le Pink Club. Il entreprit de la suivre, en se demandant combien de temps il y serait admis avant qu’on ne lui montre la porte? L’entrée ne fut pas trop remarquée. Il y avait beaucoup de mouvement. Carl et Clover s’installèrent à une table. La serveuse le fixa un moment mais l’homme de main prit parole rapidement.

-Non, non je n’ai pas de pénis. Sers-moi un whisky et pour elle, un Mojitos je crois non? En pointant d’un signe de tête la femme qui l’accompagnait. Elle prit la commande de Clover et de Carl et haussa les épaules. Visiblement elle ne le connaissait pas. Ça lui donnait simplement un moment de répit. Les femmes qui fréquentaient le club n’étaient pas toutes très féminines, Carl pouvait très bien être une Carla, qui sait. Il était persuadé qu’il avait bien choisi la boisson de Clover. Il la surveillait depuis un moment quand même. Carl prit une grande inspiration. Il était temps de faire l’une des choses qu’il détestait le plus : Discuter sans aucune raison avec une femme qu’il méprisait déjà.

-Alors, tu es serveuse dans ce restaurant minable et la nuit tu fais exploser des trucs? Tu aimes ça? Tu n’as pas l’impression d’être rendue un peu vieille pour jouer à faire des feux d’artifices? Demanda-t-il, toujours avec tout le tact dont il était doté. L’homme de main accueillit la boisson en prenant une bonne gorgée. Il ne comptait pas être saoul quand même. Il n’était vraiment pas au bon endroit pour perdre la carte. Sa réputation risquait de lui sauver la vie, mais peut-être pas de se retrouver castré pour vrai. Il commençait d’ailleurs à sentir quelques regards sur lui. Carl se disait qu’il était en assez bonne compagnie pour ne pas être poignardé dans le dos immédiatement.
-Je ne sais pas, tu vends ton corps à n’importe qui, ensuite tu fais exploser des demeures … J’imagine que tu vaux peut-être plus que ça? Tu n'as plus 16 ans ... tu as quoi 40 ans maintenant?

Il faut savoir que l’homme de main tentait de se montrer intéressé et gentil. Mais que pour n’importe qui, il sonnait très faux. Mauvais menteur, la jeune femme le répugnait plus qu’elle ne l’intéressait. En fait il se verrait avoir un coup d’un soir avec elle en lui faisant regretter d’être une fichue salope. Oh, et il connaissait très bien l'âge exact de Clover.

Carl Hyde comprit assez vite que ses paroles atteignaient leur cible. C’est une Bombe tremblante et en perte de contrôle qui se trouvait devant lui. Toutefois sa méthode de contre-attaque se montra plus désagréable. Elle cherchait évidement à attirer l’attention des femmes du club sur le seul homme de la place. Carl jeta un regard affolé autour de lui. Elle venait d’hurler que les hommes étaient lourds et primitifs. Cela attira même quelques applaudissements. L’homme de main était tout de même fier d’avoir touché une corde sensible. Visiblement la jeune femme n’aimait pas être diminuée. Qui aimait cela? S’il avait utilisé cette carte c’était précisément parce qu’il la savait, disons très enflammée. Il aurait pu arrêter à ce moment, s’aurait été plus sage. Surtout pour parler affaires avec elle. Disons simplement qu’il était en train de se prendre au jeu et qu’il éprouvait beaucoup de plaisir à la regarder perdre ses moyens. Lorsqu’elle répliqua sur son âge et qu’elle mentit. Il s’étouffa presque dans son verre.

-menteuse … lança-t-il tout bas, d’un ton moqueur.

L’homme de main eu un rictus amusé lorsque la jeune femme lança n’avoir jamais vendu son corps, que c’était un mariage d’amour. Il prit une gorgée de son verre, regard toujours bien fixé à celui de Clover. Il n’avait pas encore perdu son sourire d’ailleurs. Il posa son verre, comme s’il avait bien pris le temps de mâcher ses prochaines paroles. En fait, il avait effectivement beaucoup plus de plaisir soudainement.

-Hmm, baiser un vieux déchet pour son argent c’est bien ce que j’appelle « vendre son corps » ma belle. Lança-t-il d’un ton moqueur. Il agrippa même la serveuse pour lui demander un nouveau double mojito pour la Bombe ainsi qu’un nouveau verre pour lui-même. Il ne connaissait pas réellement la suite des choses avec son mariage, c’est pour cela qu’il lança rapidement : - Tu lui a piqué son argent avant de le faire exploser?

Il haussa les épaules en se souvenant qu’elle lui avait demandé où il voulait en venir. Il allait certainement trop loin et n’était pas en bonne voie de pouvoir discuter avec elle. Il devait certainement se montrer davantage « mielleux ». Ça, ce n’était pas sa spécialité.
-Je voulais surtout dire … Mademoiselle Brooks, que tu es … intelligente … puissante … je crois et que tu aspires peut-être à plus qu’être un petit pantin non? Il avait lancé ses paroles de manière assez vide. Visiblement Carl Hyde était capable de dire des mots sans qu’ils aient de sens dans sa bouche.

Le regard de Carl quitta La Bombe. Il était peut-être paranoïaque, mais il avait l’impression qu’un groupe se formait un peu plus loin et qu’on le fixait d’une manière peu agréable…Il commençait presque à avoir envie de poursuivre cette discussion chez elle.

-Hmm, après ce verre, tu m’invites chez toi?

Carl Hyde était tout de même un homme minutieux et ordonné. Il avait attendu un certain temps avant de confronter Clover d’en savoir le maximum sur elle. L’homme de main était né à Clint City et avait été plongé dans la criminalité dès l’âge de douze ans. Il avait vécu dans la rue et était devenu autonome avant bien des jeunes de son âge. Son adolescence ressemblait davantage à un deal de drogue qu’une soirée avec des jeunes en discothèque. Disons simplement que Carl avait accumulé des contacts et des gens de confiance depuis bien longtemps. Lorsqu’il avait besoin d’une information, il l’obtenait, que ce soit dans la crainte de représailles ou par pure respect envers l’homme de main. Toutefois, cette enfance tumultueuse rendait souvent les contacts humains de Carl bien difficiles. Particulièrement avec la gent féminine.

Carl esquissa un sourire en l’écoutant se justifier. Elle ne semblait pas apprécier cette discussion autour de son ex-mari. Situation dont l’homme de main ne dissimulait pas une certaine jouissance. Il était bien difficile pour lui de tenter d’être attrayant et aimable alors qu’il n’avait qu’une seule envie : L’emmerder au maximum. Il devait toutefois aller vers le but premier. D’autant plus qu’il commençait à entendre son nom un peu plus loin dans le club. Il savait pertinemment que ce n’était pas avec tendresse que les femmes présentes le nommaient.

La Bombe ne s’attardait plus réellement à ses insultes, il semblait avoir fait le tout du sujet pour le moment. Pour le moment. Elle lui demanda si c’était pour une partie de jambes en l’air ou pour un entretien d’embauche. Tout en ajoutant qu’elle ne mange plus de ce pain-là. Carl Hyde eu un petit rictus amusé tout en lançant :

-Parce que les femmes sont plus fiables? Laisse-moi rire un peu. Tu seras trompée par une femme dès que l’une d’elle en aura l’occasion.

Clover n’était pas la seule à avoir un lourd passé amoureux. Il fallait dire que l’homme de main portait les cicatrices des quinze coups de couteau que lui avait asséné l’amour de sa vie. Il roula les yeux et ajouta d’un ton soudainement plus doux :

-Un entretien d’embauche si tu veux, une proposition peut-être. Mais je ne crois pas avoir le temps de te dire ça ici …

Il jeta un bref regard inquiet vers le bar. Carl hyde est un homme qui aime le contrôle. C’est un homme fort qui ne craint pas de se battre. Toutefois il sait reconnaître une mauvaise position. Les femmes étaient plusieurs à le fixer avec des couteaux dans les yeux. L’homme de main commençait à regretter légèrement de s’être moqué de la Bombe. Elle pouvait clairement le faire payer simplement en ne prenant pas position pour lui. Il avait probablement poussé la chance un peu trop loin en restant trop longtemps dans le Pink club. Il se pencha au-dessus de la table, fixant Clover dans les yeux.

-Je n’ai pas l’intention de poser les mains sur toi. Pas aujourd’hui en tout cas. Aide-moi un peu.

Elle devait certainement sentir sa nervosité ainsi que l’atmosphère tendue du club.

L’homme de main roula les yeux en écoutant la longue tirade bourrée de statistiques tout droit sorti de Wikipédia de la jeune femme. S’il n’était pas aussi nerveux de se faire démonter la mâchoire par une horde de femmes enragées, il aurait véritablement pris plaisir à la provoquer davantage. Mais là, il devait avouer qu’il n’était pas en très bonne posture. Impulsif mais certainement pas idiot à ce point. S’il voulait une chance de lui faire la moindre proposition, ils devaient aller ailleurs. Lorsqu’il lui demanda de l’aider elle ajouta qu’il ne l’aurait certainement pas aidé. En temps normal… Effectivement. Toutefois, aujourd’hui elle était le centre de son travail. Le Don ne voulait pas une recrue morte quand même. C’était une possibilité?
-Ce ne serait pas dans mon intérêt actuellement. Répliqua simplement l’homme.
Carl Hyde avait effectivement la réputation d’être agressif et détestable. Le travail passait toutefois devant la moindre parcelle de vie privé qu’il pouvait avoir. Il était tellement dégouté par les femmes qu’il éprouvait rarement un véritable attrait envers elles. La nature étant ce qu’elle était, il pouvait lui arriver de perdre le contrôle … L’homme de main ne se fit pas prier, il abandonna un montant d’argent bien plus que raisonnable sur la table et accompagna Clover vers ce qui semblait être son appartement. Il eu un petit gout de vomi dans la bouche en découvrant le décor.
-Ce n’est pas parce que tu es une femme que tu dois avoir autant mauvais goût … Non? Ça va ensemble?
Il soupira et ajouta :
-Merci.
S’était assez tout de même les remerciements. Il devait bien avouer qu’elle venait de lui sauver la mise. L’homme de main avait toujours eu une bonne mémoire il s’en souviendrait. Ça n’allait tout de même pas l’empêcher de l’emmerder au maximum. Peut-être que l’alcool faisait légèrement son chemin. Il observait la pièce, se demandant certainement comment il pourrait faire pour lancer une première proposition à la jeune femme sans la perdre instantanément. Ils pouvaient certainement poursuivre la conversation un moment non?
-Tu sembles avoir de belles statistiques sur les hommes. As-tu vécu une histoire d’amour avec une femme jusqu’à présent pour dire que les hommes sont tous des déchets?
Le ton utilisé était calme, mais légèrement intrusif. Il était tout de même curieux, après tout, homme ou femme il fallait certainement être très fort pour vivre une histoire d’amour avec la Bombe.

L’homme de main acquiesça simplement lorsqu’elle lui proposa un autre verre. Il était clair qu’il en avait besoin pour survivre à cette soirée. Elle répondit à sa question sur une histoire d’amour avec les femmes en souriant longuement bêtement et en disant qu’elle en avait même vécu plusieurs. Elle ne rata pas de lui demander au passage s’il avait une sœur. Il eut un léger rire d’amusement.

-Baiser tout ce qui bouge je ne dirais pas que c’est de l’amour … Lança-t-il en prenant le verre qu’elle lui tendait. Il fit une pause, songeur et ajouta : -Je ne sais pas si j’ai une sœur mais tu peux bien te la taper au passage. Je vous souhaite bien du bonheur!

Carl Hyde avait quitté la maison à l’âge de douze ans. Sa mère, violente, prostituée et toxicomane avait certainement dû procréer d’autres déchets de la société. Le caïd préférait largement ignorer son histoire familiale. Il ne savait pas si sa mère était encore en vie et il ne voulait pas le savoir. Les femmes de la vie de Carl ne s’étaient pas montrées à la hauteur.

L’homme restait debout, devant Clover. Ça lui donnait un certain sentiment de supériorité. Il se demandait surtout comment il devait enligner les choses. S’il allait directement au but ou s’il attendait qu’elle soit un peu plus… disons … alcoolisée. Il doutait réellement d’être la bonne personne pour convaincre une femme d’accepter une offre pour les Montana. Il se demandait même si ce n’était pas une mauvaise blague de Joey.

-Donc si je comprends bien, tu as connu ce que tu croyais le grand amour avec un homme. Ensuite, la jeune femme blessée s’est tournée vers le plaisir avec les femmes. Tu ne trouves pas que tu es un cliché? Lança-t-il, moqueur. Ensuite l’homme de main aurait certainement dû se regarder dans le miroir en lançant une telle pique à la Bombe. Puisqu’il agissait pratiquement de la même manière qu’elle avec les femmes. Le plaisir étant simplement un peu plus dans la violence. Il en voulait tellement à la gent féminine qu’il bandait surtout en les frappant plus qu’avec une certaine intimité.

-Et toi, un mignon qui t'attend à la maison mon gros loup?

Il eut un mince sourire vis-à-vis la question posée.

-Au nombre de femmes qui m’auraient fait payer mes dernières baises dans le bar ce soir, je crois que tu te trompes de personne ma grande.

Il voulait dire par là que les femmes le méprisaient. Celles qui acceptaient de coucher avec lui ne savait pas qui il était. Les autres savaient qu’elles seraient grassement payées. Cela ne les empêchait pas d’avoir des envies de meurtre envers lui après qu’il ait tapé trop fort.

-Tu sais ce que je crois ? Tu es une mal baisée. Je devrais peut-être te montrer ce que c’est que de baiser avec un vrai homme. Lança-t-il avec un sourire mauvais.

Il se moquait d’elle. Il voulait la faire parler, la faire sortir de ses gonds. Tenir des propos tellement déplacés que sa proposition deviendrait le sujet le plus simple et agréable de la soirée. Il n’avait absolument aucune intention de baiser avec elle. D’ailleurs il ne savait même pas s’il serait capable d’avoir une érection. Sa sexualité était devenue bien plus complexe. Sa haine pour les femmes bien plus forte que le reste.

-Nous sommes tous des clichés mister Hyde. Toi le premier. Un gros gorille sans cervelle! Pour toujours le bras droit. Le "Oui-Oui, monsieur".
L’homme de main fronça les sourcils. Elle venait de le traiter de Gorille sans cervelle et de petit chien s’il ne se trompait pas. Il ne s’attendait pas à ce retournement. Il resta un instant sans parler. Il venait de passer la soirée à l’insulter et c’était la première véritable insulte qui sortait de la bouche de la jeune femme. Gorille sans cervelle. Et puis quoi encore? Elle ne le connaissait même pas. Perdu entre l’envie de la frapper et l’envie … de la frapper aussi, il sentit ses joues rougir, comme s’il devenait fiévreux de colère. Il ne s’imaginait pas rapporter un cadavre à Joey, c’était probablement cette idée là qui l’empêchait de lui sauter dessus. Il claqua furieusement de la langue. Aucunement capable de dissimuler ses émotions, La bombe devait certainement se délecter du combat mental de l’homme.
- Un type qui doit payer pour pouvoir coucher crois qu'il a quoi que ce soit à ME montrer? Mon chéri... Les pâtes simulent.
Il eu un rictus mauvais. Il ne bougea pas malgré le bond de la jeune femme.

-Tu crois que c’est le plaisir des femmes qui m’excite? Cracha-t-il furieusement. Je doute qu’elles simulent la douleur. Termina-t-il d’un ton plus bas, pratiquement à l’oreille de la jeune femme. Sur le ton d’un secret.
Elle lui arracha son verre et lui demanda de quitter. Il n’avait absolument pas l’intention de partir. Et puis … il avait soudainement des picotements dans la main. Après tout, si elle refusait de rencontrer les Montana, il pouvait toujours la forcer, non?

-L’alcool a tendance à m’adoucir, tu devrais me laisser ce verre. Dit-t-il simplement. Légèrement amusé. Il soupira et ajouta : Ce n’est pas tout ce que j’ai à dire. Joey Montana veux te rencontrer. Il a envoyé son gorille sans cervelle. Alors j’imagine qu’il se fiche de la beauté de ton petit visage.
Toujours près d’elle, il lui caressa la joue sans délicatesse. Ah, les menaces ... Ça, ça commençait bien à le faire bander un peu.
-Si tu restes gentille je pourrais t’expliquer ce qu’ils veulent.
Un ton plus sec, plus incisif. Peut-être plus convaincant? Il devenait dans l’intérêt de la jeune femme de jouer un peu plus le jeu …

L’homme de main roula les yeux lorsqu’elle le traita de rustre. Elle s’attendait à quoi en discutant avec lui? Il jouissait tout de même d’une certaine réputation qui le précédait. Le terme « rustre » devait d’ailleurs faire partie intégrante de cette dite réputation. « Connard » devait également s’y retrouver. Il la laissa repousser sa main et eu un sourire amusé lorsqu’elle lui rendit son verre.

-Voilà une bonne décision. Dit-t-il simplement, d’un ton narquois.

Il entendit tout de même la menace. Carl devait tout de même avouer que l’idée même d’une bande de femmes en colère lui déplaisait assez. Il suivit la jeune femme du regard alors qu’elle rejoignait son sofa. Il préféra rester debout, devant elle. Il poussa un long soupire. Est-ce qu’il appréciait la situation? Peut-être un peu trop. Il avait peut-être envi de la faire patienter un peu, voir un peu qui était exactement « La Bombe » Elle ne s’était pas montrée bien menaçante jusqu’à présent. Elle avait également une réputation. Assez pour intéresser son ami. Pour l’homme de main, elle n’était qu’une pétasse emmerdeuse.

-Moi je discute bien je trouve. C’est toi que je trouve sur la défensive beauté.

Il ne perdait pas ce petit sourire moqueur. Il regardait autour de lui, faisant consciemment durer le suspense. Elle pouvait bien attendre un peu, où était l’urgence? Il n’avait même pas terminé son verre.

-Moi j’aimerais bien savoir ce qu’il te trouve Joey? Parce que jusqu’à maintenant j’ai surtout l’impression d’avoir affaire à une vieille dragqueen.

Son ton était particulièrement moqueur. Il jouait sur les mots, il trouvait la jeune femme très jolie, le but étant uniquement de la blessée dans son orgueil. Il termina en ajoutant :

-Ton vieux c’est tiré parce qu’il n’était plus capable de te supporter selon moi.

Il prit une gorgée de son verre en ne quittant pas son regard. Il cherchait délibérément la provocation. Il se doutait bien qu’il jouait avec le feu. Le Don ne l’aurait pas envoyé à sa rencontre si elle n’était pas dangereuse.