Sujet: Re: Witchka! [libre] Dim 19 Mar 2023 - 9:25
Where have you been?
ft. @libre.
Personne n’a vu Agnès Harper depuis son dernier quart de travail au bistro du coin. Ça pourrait être banal si elle n’aurait pas dû y retourner pour trois autres quarts depuis. Ça pourrait ne rien vouloir dire si elle n’avait pas l’habitude de passer ses fins de soirée à fumer et rigoler sur le porche de la maison qu’elle louait avec quatre de ses amis. Mais aucun d’eux ne l’a vue à la maison depuis ce fameux quart qui, selon les dires de ses collègues et des clients interrogés, s’était déroulé tout à fait normalement.
Ça pourrait être un cas bien ordinaire pour n’importe quel détective du coin. C’est ce qu’Elvira a pensé quand la mère d’Agnès lui a décrit la situation depuis le canapé de velours de son salon. Une jeune adulte aimée de son entourage et débordante de vie rencontre un garçon qui lui donne envie d’aller voir ailleurs et la pousse à délaisser ses proches. En une semaine, c’est certes soudain, mais loin d’être du jamais vu. Elvira a quand même accepté d’aller visiter la maison d’Agnès. Après tout il n’est que 11 h et elle est déjà hors du lit : autant continuer d’attaquer la journée sous le même angle.
La maison n’est pas très loin de celle qu’elle vient de quitter. Une marche de dix minutes et trois pâtés de maison plus loin, elle frappe à la porte. Les deux jeunes femmes qui lui ouvrent la porte la laissent entrer tout de suite : la mère a dû les prévenir de sa visite. Se laissant guider jusqu’au 2e étage, elle salue de la tête un des colocataires qui se fait les ongles en regardant plus ou moins la télévision. En haut de l’escalier, elle voit un visage dans l’embrasure d’une porte qui se referme rapidement. Sans doute le dernier colocataire Elle s’en fait une note mentale avant d’entrer dans la chambre d’Agnès. Une chambre qui pue l’ordinaire.
Sachant que les deux filles qui l’ont laissée entrer la regardent en pensant qu’elle va percer le mystère, elle se promène un peu dans la pièce et fait mine de regarder attentivement quelques trucs. Les filles lui parlent d’Agnès avec émotion, lui décrivant sa routine, ses états d’âme, ses rêves…
Elvira met la main sur un carnet de dessins et le feuillette avec une attention limitée. Soudain, elle revient quelques pages en arrière. Ce n’est pas grand-chose. Seulement des notes et des gribouillis dans les marges dans un langage éteint. Un langage généralement associé à la sorcellerie. Elle laisse tomber le carnet et commence à ouvrir les tiroirs, maintenant plus intéressée par l’affaire. Agendas, cahiers de notes de cours, mais rien qui ressemble à un grimoire, indispensable pour tout individu qui commet la bêtise de vouloir jouer avec les forces surnaturelles. Rien dans ou sur le bureau, rien dans la bibliothèque sinon un espace vide entre deux séries de littérature fantastique.
La théorie du petit copain pourrait encore tenir la route. C’est souvent par amour, ou cœur brisé, que les femmes de cet âge se laissent entraîner vers l’occulte, malheureusement bien souvent à leurs risques et périls. Elvira regarde encore à quelques endroits, mais détermine qu’elle ne trouvera rien de particulier avec un public qui scrute ses gestes. Elle prend donc congé de ses hôtes, non sans avoir subtilisé le carnet de dessins, qu’elle regardera plus attentivement.
Elle a remarqué un petit parc qui donne presque directement sur la maison d’Agnès. Elle repassera se glisser à l’intérieur quand les quatre amis seront sur le porche, comme tous les soirs. En attendant, elle s’écrase sur un banc de parc pour piquer un somme avant d’examiner le carnet et surveiller la maison.